Au poignet d’Adrien Lallemand

Publié le 20 mars 2020

Fou de montres et d’automobiles, cela fait maintenant plus de 10 ans qu’Adrien Lallemand est horloger chez Romain Rea, à seulement 30 ans ; mais comme il est communément admis « la valeur n’attend point le nombre des années ». C’est avec l’humour caustique et la concision qui lui sont propres qu’il nous présente son parcours et son garde-temps.

Quelle a été votre première montre ?

Une Tissot. J’avais 15 ans lorsque mes parents ont proposé de m’offrir une montre et j’ai choisi une Tissot Le Locle automatique. En revanche, la première montre que j’ai pu acheter était une Rolex Oyster Perpetual Date référence 1501, en acier, lorsque j’ai eu 17 ans.

Qu’est-ce qui vous a amené à l’horlogerie ?

Ironiquement, je n’aimais pas les montres initialement. Un jour, mon père m’a montré, dans la vitrine d’un horloger une Rolex Day-Date en or jaune en me disant : « c‘est la montre que l’on a quand on a réussi ». Or ce qui m’avait frappé c’était le prix de cette montre (17 000€ à l’époque). Je me suis donc cherché à comprendre pourquoi elle coûtait aussi cher. In fine, j’ai plongé dans cet univers, puis j’ai compris que derrière l’objet, il y a un savoir faire centenaire. L’horlogerie est devenue une véritable passion, presque une obsession. Par exemple, je passais tous mes samedis à Paris pour essayer toutes les montres possibles de toutes les boutiques, aussi bien neuves que vintage. C’est pour cela que je me suis orienté vers des études d’horlogerie que j’ai suivies au lycée Diderot.

Comment avez-vous rencontré Romain Rea ?

J’avais 16 ans lorsque j’ai rencontré Romain Rea. Je voulais lui acheter une montre. Finalement le feeling est passé et je suis retourné travailler pour lui très rapidement en faisant mes premiers stages au sein de sa boutique 26 rue du Bac.

La marque que vous admirez le plus ?

Lange and Söhne, pour la pureté des lignes et le raffinement absolu de leur mouvement. Par exemple, le modèle 1815, qui s’inscrit dans la tradition de la manufacture, se distingue par sa simplicité et son parfait équilibre. 

La montre que vous portez en ce moment ?

Une Zenith El Primero calibre 3019 PHC. C’est le tout premier modèle de Zenith El primero, produit à partir de 1969.

Quelle est l’histoire de cette montre ?

C’est le premier mouvement automatique avec rotor central pour chronographe. Un mouvement qui offre 36 000 alternances par heure, soit le double du calibre 11, lui conférant ainsi une régularité et une exactitude remarquables et permettant de calculer jusqu’au dixième de seconde. En l’occurrence, il s’agit de la première série ; car il existait deux boîtiers différents. J’ai choisi celui qui, à mon goût, est le plus élégant : le plus fin et plus épuré. C’est un modèle typique de la fin des années 60, qui reflète bien son époque, à savoir l’âge d’or des compétitions sportives automobile. Ma période préférée pour les montres et les voitures ! Mais on remarque que la forme de la boîte glisse vers les Seventies avec des formes un peu plus anguleuses.

Pourquoi avoir choisi ce modèle ?

Parce que ce modèle est un véritable jalon de l’histoire de l’horlogerie – c’est d’ailleurs pour cela que c’est un bon investissement. Il constitue un pas de géant sur le plan de l’évolution de la technique. Aujourd’hui les montres les plus demandés, et ce quelques soit la marque, sont des chronographes automatiques en acier. C’est une invention qui révolutionne le quotidien de beaucoup d’utilisateur.

Romain Réa