En tant que distributeur de ZRC, nous avons eu la chance de rencontrer l’ambassadeur de la marque, Alban Michon, à l’occasion de la présentation de son dernier livre et de la montre ZRC portée lors de sa fameuse expédition en Arctique « Arktic North Adventure », en 2018. Explorateur et/ou aventurier, nous étions curieux de savoir quel était sa vision des montres.
Peu de gens le savent mais j’ai toujours aimé les montres. Ma toute première montre était un cadeau qui m’a été offert pour mes 14 ans et c’était une Tag Heuer. Mais ma première montre achetée était une Yema que j’ai obtenue grâce à mon premier salaire en tant qu’éboueur l’été de mes 16 ans. J’ai encore ces deux reliques et y suis profondément attaché.
Comme vous pouvez le constater c’était déjà des montres de plongée. Initialement je voyais la montre comme un bijou, le bijou de l’homme. Mais à présent, je la perçois surtout comme un outil de travail et de sécurité. Ce changement de perspective je l’ai vécu il y a 10 ans, lors de mes premières expéditions. Aujourd’hui, il serait hors de question que je parte sans montre, durant l’une de mes expéditions. En 2010 j’ai commencé en portant une ROLEX puis j’ai rencontré Georges [ndlr : Georges Brunet, DG de ZRC].
C’est à 10 ans que j’ai plongé pour la première fois et j’ai immédiatement décidé d’en faire mon métier. Ma première plongée était dans une piscine à Troyes. J’ai d’ailleurs obtenu mon premier niveau de plongée à 11 ans. Cela peut paraître étrange mais suite à cela, j’ai écrit le planning de ma vie. Depuis j‘ai essayé de suivre la promesse que je m’étais faite. Je trouve qu’il est capital de respecter ses engagements, d’autant plus dans un monde où les gens tiennent de moins en moins parole.
Aujourd’hui dans le terme aventurier il faut distinguer deux notions : l’aventurier n’est pas nécessairement un explorateur mais en revanche un explorateur peut être un aventurier. À mes yeux, la notion d’aventurier implique plus l’exploit sportif « plus haut, plus fort » : un véritable dépassement de soi. En revanche l’explorateur implique une connotation plus scientifique ; cela peut être aussi bien pour cartographier que découvrir de nouveaux espaces. L’explorateur va là où le scientifique ne peut pas aller : c’est l’étape d’après. Je me considère comme un explorateur, là où Mike Horn est plus un aventurier.
Pour comprendre l’évolution du monde, il faut des informations régulières. L’explorateur transmet ces informations aux scientifiques. Ainsi l’explorateur est l’ouvrier au service de la science, il est le lien entre la nature et les scientifiques. Cela peut être, par exemple, effectuer des prélèvements de plancton. Rapporter ces informations est une manière de participer à la protection de l’environnement. C’est cette dimension scientifique qui apporte du sens à ce que je fais.
Lorsque j’ai créé mon école de plongée, mon but était d’apporter du plaisir aux gens, car ce qui me motive avant tout c’est de partager ma passion. Aujourd’hui j’ai revendu toutes mes écoles de plongée, l’École sous la glace et école sous terraine, pour me consacrer à l’exploration. Ce fut une expérience extraordinaire, avec une routine agréable, mais je voulais un nouveau challenge, apprendre de nouveau et me dépasser.
Il faut vivre avec son temps. J’ai donc dû apprendre à concilier ma quête du sens avec ce monde des réseaux sociaux. Ce sont des moyens de partage phénoménaux : cela me permet de montrer la beauté du monde, d’apporter une certaine forme de bonheur aux gens. C’est très important car l’émerveillement est le premier pas vers le respect. J’ai la possibilité d’exposer la splendeur et l’enchantement dont je suis témoin à d’autres. D’une part cela serait égoïste de ma part de ne pas le faire, d’autre part c’est un moyen de véhiculer un message : le dépassement de soi et la protection de l’environnement. C’est ce même message que je tente de faire passer au travers de mes livres et de mes films. Alors, même si je ne maîtrise pas les outils des réseaux sociaux à la perfection, je retire une grande joie du sentiment d’utilité que cela me procure.
J’ai rencontré Georges [Brunet] par l’intermédiaire d’un ami commun, à l’époque où il ressortait la Grand Fond [ndlr : en 2014]. On a beaucoup parlé et tout de suite le feeling est passé. Je l’ai tout de suite trouvé abordable et sympathique. Lorsque je devais partir en 2013, pour l’Antarctique austral, Georges m’a proposé de faire la montre adaptée à mes besoins. Car il faut prendre en compte que, au cours d’une mission, une montre c’est un avant tout un outil : elle doit respecter un cahier des charges qui va aussi bien de la souplesse du bracelet pour tenir sur les moufles, à l’étanchéité et à la présence d’un calendrier. Tout avait été respecté, donc je suis devenu ambassadeur de la marque et je suis partie en mission la « North Adventure » au poignet. Je l’ai porté 24/24h, et vous avez pu constater que la montre est dans un parfait état, si ce n’est quelques légères rayures.
La ZRC est une montre solide qui fait le job. Outre le fait que j’aime le charme et l’originalité de la ZRC – notamment avec la couronne à 6h –, j’insiste encore sur l’aspect utilitaire de la montre : c’est un outil de travail, d’autant plus sous la glace où, à cause du froid, aucun instrument électronique ne fonctionne. Donc lorsque je plonge je n’ai que ma montre et mon profondimètre. La seule chose qui me raccroche au monde extérieur, dans les eaux profondes, c’est justement ma montre. Voir les index luminescents et les aiguilles tourner cela a quelque chose de très rassurant. Quand je suis en expédition, entièrement seul, je parle à mon matériel : ski, tente, traineau…. Dans cette optique, ma montre est mon meilleur ami. Toute cette lumière et ce mouvement qu’elle dégage : elle est vivante pour moi !
Quand je représente une marque ce qui m’intéresse, ce n’est pas seulement la qualité du matériel, c’est le feeling. Je recherche la vraie sincérité : que les gens croient à notre aventure. Un partenariat ce n’est pas uniquement du business ou du marketing. Les partenaires doivent être conscients des risques : il est possible que l’argent investi dans l’expédition soit totalement perdu. C’est donc par affinité que je travaille avec Georges, car comme moi, il croit au dépassement de soi et à la quête d’aventures.
J’ai écrit un livre et produit un film sur ma dernière expédition, donc à présent je suis dans la période de promotion. Cette période va durer 1 à 2 ans, ponctuée de conférences. Je propose aussi des conférences, en immersion dans des conditions réelles, avec un nombre restreint de personnes (14 en général). Cela pousse les gens à sortir de leur zone de confort et à se révéler. Puis je vais préparer la prochaine aventure.